LE PRÊTRE DANS L’ŒUVRE ROMANESQUE DE GEORGES BERNANOS

CCB/VP

24.01.07

LE PRÊTRE DANS L’ŒUVRE ROMANESQUE

DE GEORGES BERNANOS

Georges Bernanos, romancier tardif, puisque son premier roman est paru lorsqu’il avait trente-huit ans, a expliqué qu’il ne voulait pas « mourir sans témoigner ».

Témoigner de quoi ?

De l’absolu qui, dès l’aube de son enfance, l’avait habité.

Très jeune, il expliquait à son maître, l’abbé Lagrange, qu’il ne voulait pas écrire « de jolis livres pour de jolis yeux dans une jolie maison ». Et, en effet, il a été un écrivain de l’essentiel.

Sa foi chrétienne s’est exprimée dans l’œuvre littéraire qui fut la sienne, le choix de témoigner par l’écriture s’étant imposé à lui qui très tôt a su que sa vocation n’était pas de devenir prêtre.

Mais son œuvre romanesque fait une part considérable à des personnages de prêtres, depuis l’abbé Donissan, inspiré du curé d’Ars, jusqu’au petit curé d’Ambricourt, la figure la plus attachante du « saint bernanosien », en passant par d’autres, les prêtres devenus athées comme l’abbé Cénabre ou le prêtre mondain et cultivé que Bernanos n’aime pas car on ne va pas dîner en ville au nez de gens qui meurent de faim.

Un lien les rattache les uns aux autres : celui d’avoir été un jour appelés et d’être devenus prêtres pour l’éternité. Ils sont à la fois les passeurs d’âmes, les témoins de l’absolu et, pour les médiocres d’entre eux, le miroir le plus cruel qui nous renvoie l’image de notre condition.

Néanmoins, « tout est grâce » comme dit le curé de campagne au moment de mourir. L’œuvre de Bernanos, malgré l’angoisse et la souffrance, donne une sublime leçon d’espérance.

Lui-même disait : « On ne va à l’espérance qu’au-delà du désespoir comme au bout de la nuit se lève une nouvelle aurore ».