LA DÉONTOLOGIE EST NOTRE IDENTITÉ

CCB/VP

31.05.10

LA DÉONTOLOGIE EST NOTRE IDENTITÉ

Le droit n’est pas l’apanage des avocats. Parce qu’il fonde l’harmonie entre les personnes, protège les droits et les libertés de chacun et définit des limites précises au pouvoir de l’État vis-à-vis des individus, il ne saurait constituer une chasse gardée au profit d’un groupe de professionnels. La défense, elle-même, dans certains pays, n’est pas le seul fait des avocats : on peut y plaider par mandataire, par délégué syndical ou encore par l’entremise de responsable associatif.

Mais ce qui constitue la singularité de l’avocat c’est sa déontologie.

Elle repose sur cinq piliers :

1) L’avocat exerce une profession de service dans le domaine du droit, qu’il conseille, qu’il construise ou qu’il défende.

2) Il est indépendant, quelle que soit sa forme d’exercice. Cette indépendance signifie qu’il ne répond que devant la loi et devant sa conscience des choix qu’il opère, des refus qu’il oppose et des transgressions qu’il assume.

3) Il est astreint au secret professionnel le plus absolu qui n’est pas un pavillon de complaisance sous lequel il pourrait écouler une marchandise frelatée ou interdite. Le secret n’est pas un privilège mais un devoir : c’est le corollaire du droit de toute personne en démocratie de pouvoir tout dire à un confident nécessaire.

4) L’avocat est d’une vigilance de tous les instants à propos du conflit d’intérêts.

5) Enfin, l’avocat est désintéressé. Cela ne signifie pas qu’il n’a pas le droit de gagner sa vie aussi bien que possible. Mais il n’est pas l’associé de son client, il n’est pas en affaire avec lui.

Pour conclure, gardons à l’esprit que la relation entre un client et son avocat se caractérise par la rencontre d’une confiance et d’une conscience.

Christian Charrière-Bournazel

Ancien bâtonnier de Paris